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Yoga

Une histoire de yoga

Le yoga à Orléans

J’ai débuté le yoga à l’âge de 16 ans. Je m’étais inscrite avec un ami (Arnaud le skateur). Chaque semaine nous nous rendions, assidus, à l’ASELCO de St Marceau pour suivre les cours de Benoît Saillau de l’association Soleil Lune (qui existe toujours).

Je garde de très bons souvenirs de ces cours, d’autant plus qu’à l’époque je lisais beaucoup de livres sur la spiritualité, je rêvais d’aller en Inde et aussi bien sûr de rencontrer Arnaud Desjardin  (qui lui ne skatait pas) !

Deux ans plus tard, suite à notre bac Arts Plastiques, mon ami a déménagé, je suis rentrée aux Beaux Arts et d’autres aventures nous ont emportés loin du yoga.

Il y a quelques années, avec le passage de la quarantaine peut-être, trois de mes meilleures amies ont eu des épisodes dépressifs. Je les ai vues véritablement sombrer dans la tristesse, n’ayant plus goût à rien, rien, de rien …

Cela m’a réellement affecté, c’est dur de se sentir impuissante, de ne plus faire rire ses amies, de ne plus parvenir à leur changer les idées. Habituée à ne rien lâcher, curieuse, j’ai lu plein d’articles, des interviews, regardé des vidéos sur le sujet, je voulais essayer de les comprendre et de les aider aussi un peu sûrement.

Bref, j’ai vu que le Yoga et la méditation revenaient très souvent pour accompagner les personnes vers un mieux aller. Bon, j’ai eu beau leur en parler, aucune ne s’y est véritablement mise pour autant !

C’est par ce prisme que je me suis dit que « je voulais revenir au yoga », que peut-être cela me ferait du bien à moi aussi, que ça m’aiderait à trouver un certain équilibre et que cet équilibre m’éviterait peut-être certaines chutes. Il était donc temps de me reconnecter à mon être intérieur (OM).

En demandant autour de moi, j’ai eu les coordonnées d’Alba, qui oh joie, se déplaçait à domicile !

Avec mes horaires de travail, la boutique et les enfants, pour moi, c’était injouable de trouver un créneau yoga-compatible. Alba est donc arrivée un lundi matin dans ma cuisine. Belle, femme, sûre d’elle, un peu impressionnante, souriante, à la chevelure fofolle. Elle m’a plu. J’ai particulièrement aimé quand elle m’a dit que si on ne continuait pas ensemble, il ne fallait pas arrêter le yoga !

S’en sont suivies deux années de cours au gré de nos disponibilités. Deux années d’échanges sur l’anatomie, Paul Grilley ou Ana Forrest. Deux années à faire des corbeaux, des tentatives d’équilibre sur la tête, des visualisations … Très vite je me suis sentie plus calme, plus sereine, plus forte aussi et je n’ai jamais arrêté. Alba donne des cours dans plusieurs endroits que vous trouverez facilement en tapant son nom, pour toutes celles et ceux qui sont tenté.e.s, ses cours sont adaptés à tous les niveaux. D’ailleurs elle vient de faire une vidéo, que j’ai trouvé très relaxante, et qui pourra vous aider à trouver de la détente dans vos journées de confiné.e.s.

ENTRETIEN AVEC ALBA

Alba dans ma cuisine
Alba et Calypso dans ma cuisine.

Pourrais-tu me raconter comment tu es venue au yoga  ?

Ce devait être vers 2006, je menais une vie dissolue, je travaillais la nuit, je fumais en chaine, je me tenais mal et je commençais à avoir mal au dos.
Ma mère m’avait souvent fait l’article du yoga et comme je n’avais pas beaucoup de sous et que je n’avais pas envie du regard des autres, j’ai sondé internet.
À cette époque Sadie Nardini avait eu la bonne idée de commencer à mettre des vidéos en ligne.
C’est elle qui a fini de me convaincre avec son approche anatomique et désinvolte.

Quand as-tu su que tu voulais faire une formation de professeur, qu’est-ce qui a orienté ton choix quant à la forme de yoga qui te convenait ?

En 2013 ma pratique était devenue quotidienne, c’était devenu vital, pour pallier un travail de bureau insatisfaisant.
Les copains-copines me posaient parfois des questions sur telle ou telle posture, et ça me mettait en joie, j’adorais répondre…
À un moment, ça a fait tilt et j’ai donné ma démission.

En janvier 2014, je suis partie à Nasik en Inde. Je voulais l’Inde parce que je me sentais illégitime avec mon approche « à l’américaine ».
Il me manquait l’aspect spirituel ou traditionnel. C’était ça que je cherchais.
J’ai trouvé un ashram où la vie était simple, en communauté, avec beaucoup de seva (bénévolat). C’était un ashram Satyananda.
L’approche physique m’importait peu et, au final, la leur ne m’a pas vraiment convaincue, mais c’était une bonne approche des aspects philosophiques.
L’idée de Karma Yoga, à ce moment-là de ma vie, est certainement le plus beau cadeau qu’ils pouvaient me faire.

Tu parles souvent de ta maman qui pratique le Yoga depuis longtemps, cela m’intrigue cette “filiation yoguique”, quel a été son chemin  ? Est ce que vous avez noté des différences d’approche suivant les époques ?

Ma mère a commencé très jeune en 1964 lors d’une retraite chez les Dominicains. L’une des sœurs revenait d’Inde et a partagé avec les participants présents. Ça a beaucoup plu à ma mère qui a acheté un livre…
Pour elle, qui est très croyante, c’était surtout une nouvelle façon de prier. Elle aussi a beaucoup pratiqué seule pendant une quinzaine d’années. C’est lorsqu’elle a voulu partager avec mon père qu’elle est allée trouver des professeurs.
Alors tu vois, ma mère et moi avons eu des approches contraires, elle de l’âme vers le corps et moi du corps vers l’âme.

Tu as une fille depuis peu et je crois que l’observer et la laisser libre de ses mouvements t’apporte beaucoup d’informations sur notre façon de bouger ou de contraindre notre corps, peux-tu me l’expliquer ?

J’avais retrouvé aux débuts de ma pratique une sensation juvénile.
Et j’avais déjà remarqué l’aisance des enfants, notamment au sol. Mais là je suis aux premières loges et je me régale !
Ma fille excelle en paschimottanasana et elle adore padangustasana, et à seulement 8 mois !!!
Ah ah ah… je m’amuse à le dire comme ça ; mais en vérité je crois que beaucoup des postures yogiques reprennent les postures que l’on était capable de faire tout petit, comme un idéal à regagner… En dehors des postures, il en va de même pour Santosha (le contentement), Svadhyaya (l’enquête), et même Samadhi (l’absorption dans l’absolu). Ce sont, il me semble, des états d’origine à cultiver ou à regagner.

Tu donnes beaucoup de cours à des personnes d’âges différents et de catégories socio-professionnelles différentes, tu tiens d’ailleurs à proposer certains cours dans des endroits inattendus et à bas tarifs. Quel est le cours qui t’apporte le plus, à toi ?

Ah ah… le cours qui m’apporte le plus ? Je ne suis pas sûre de pouvoir répondre à cette question.
Disons que ce qui m’apporte le plus ce sont les élèves qui résistent, ceux pour qui ce n’est pas évident. Ça me demande de puiser en moi plus d’adaptabilité, plus de clarté, plus de patience …
C’est là que moi je grandis en tant que prof.

Quelles sont les personnes qui t’inspirent, dans le yoga ou ailleurs ?

En tant que prof de yoga c’est Angela Farmer qui m’inspire le plus,  clairement !  Elle sait mener ses élèves sans consignes de postures, mais avec uniquement des images sensorielles et chacun peut voyager très intimement.
Jean Klein qui a une approche philosophique très radicale du yoga, d’abandon de tous leurres.
Hors du yoga, je dirais Patti Smith, que je trouve résolument vraie et présente.
Les trois ont des approches de la vie poétique… Je me rends compte que pour moi les mots sont très importants.

Quelles sont tes aspirations pour 2020 ?

Aspirations 2020 : Continuer à affiner la présence de chaque instant, de chaque pas, de chaque geste, de chaque mot.

Plus d’Alba :

http://www.yogaaemporter.net/videos/

Plus de Sadie Nardini :

Plus d’Angela Farmer :

https://angela-victor.com/

Plus de Jean Klein (livre audio) :

https://www.youtube.com/watch?v=Jwkqu5vHi5o

Plus de Patti Smith :

Plus d’Arnaud Desjardin :

Plus de l’association Soleil-Lune :

http://www.yoga-creativite.fr/